mercredi 25 mars 2015

Démarche participative

Démarche participative

http://elearning.cirad.fr/tmp/uved/commod/html/intro/index.html



Plan du module

introduction INTRODUCTION

bienvenue dans ce module de cours dédié aux nouvelles approches participatives pour la gestion des ressources naturelles et du territoire. Voici quelques recommendations formulées pour vous assister dans votre parcours d'appentissage.

attention ATTENTION

  1. l'essentiel du contenu théorique est proposé sous la forme de conférences multimédia. Sur votre écran apparaitront les transparents des intervenants synchronisés avec leur discours enregistré sous la forme d'une bandes sonore. Assurez-vous que votre ordinateur est équipé de hauts-parleurs, que le volume sonore est bien réglé. Si vous suivez ces conférences dans un lieu public, utilisez un casque pour éviter toute nuisance et maintenir vore concentration;
  2. cette formation a été conçue pour etre dispensée par un tuteur à un groupe d'étudiants. Suivre seul cette formation est possible et n'est pas dénué d'intéret mais ne vous permettra pas d'atteindre les objectifs pédagogiques affichés;
  3. le parcours pédagogique est décidé par votre tuteur. Il est recommandé de commencer par au moins un des deux cours thématiques (T1 "gestion intégrée" ou T2 "agrobiodiversité"). Les cours M1"approches participatives" et M2 "modélisation de systèmes complexes" peuvent etre intervertis. Ces deux cours sont des prérequis au cours M3 "modélisation d'accompagnement';
  4. l'atelier "jeu de role" doit etre réalisé en groupe et en présentiel.
Bonne formation!

PLAN DU MODULE



http://www.memoireonline.com/03/08/1000/m_enjeux-environnementaux-economiques-sociaux-politiques-acces-eau-lima-asentamientos-humano21.html

Les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et politiques de l'accès à l'eau dans l'agglomération de Lima et plus spécialement dans les quartiers dits « asentamientos humanos », quel avenir pour une ville assoifée ?

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par Claire Gaillardou
UFR de Géographie Bordeaux III - DEA de géographie, mention développement, sociétés et cultures 2007
Dans la categorie: Géographie
  

II-3 L'utilisation de la démarche participative dans les projets de développement

-Qu'est ce que la démarche participative ?

La démocratie participative se définit comme l'implication des habitants dans les processus de préparation, de conception et de réalisation d'un projet urbain. Cependant, intégrer un nouvel acteur dans les prises de décision nécessite une réflexion sur l'articulation entre les idées, les avis et les actions des différents protagonistes, afin de garantir la cohérence des actions. Cette notion concerne donc à la fois la participation des habitants mais également la coordination des acteurs. Actuellement, la gestion des projets urbains est impensable sans une démarche participative alliant organisations privées, publiques et population. Selon, Guy BESSETTE1, la communication participative est un outil de travail efficace qui peut faciliter les processus de développement communautaire et de recherche pour le développement. Elle vise à faciliter la participation de la communauté à leu propres initiatives de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication.
Elle permet aux habitants de se sensibiliser aux problèmes urbains, d'acquérir des compétences et aux acteurs - initiateurs du projet de communiquer avec les autres acteurs et de coordonner leurs actions.
Elle se compose d'une multitude d'enjeux qu'il est utile de présenter avant de poursuivre la recherche :
-Enjeux de la démocratie participative :
> Démocratie participative et gestion des conflits : impliquer les habitants dans
l'aménagement du territoire permet souvent de gérer des conflits pouvant exister entre divers groupes, associations, habitants. L'utilisation de la démarche participative a contribué à la diminution les tensions entre les individus.
Cependant, elle peut également créer d'autres désaccords jusque là inexistants qu'il s'agit de régler.
1 BESSETTE, Guy, 2004, Communication et participation communautaire, Guide pratique de communication participative pour le développement, Laval : Les Presses de l'Université Laval, centre de recherche pour le développement international, 131 pages.
> Démocratie participative et coordination des actions : la démocratie participative suppose la coordination des interventions entre une multitude d'acteurs. Parfois, les actions et les compétences se superposent et s'enchevêtrent. Une bonne définition des compétences est donc nécessaire pour mener à bien le projet.
> Démocratie participative et implication des citoyens : L'implication des citoyens est le point clef de la démocratie participative. Le citoyen n'est plus considéré comme un agent, déterminé par des structures supérieures mais comme acteur de la ville, de son propre développement. Il faut savoir comment l'impliquer et quel degré donner à son intervention. En effet, dans un projet, on peut choisir seulement d'informer la population, la sensibiliser, la consulter ou encore de la faire participer pleinement.
Photo 35 : Comité d'oeuvre de Las Flores à Huachipa, lors d'une séance de formation à la
gestion :
Source : Auteur.
> Démocratie participative et capital social : La démocratie participative permet souvent d'augmenter considérablement le capital social de chacun des acteurs. Le « capital social » s'appuie sur l'existence de relations sociales qui permettent d'obtenir, individuellement ou collectivement des bénéfices importants. L'interaction d'un grand nombre d'acteurs lors des projets urbains permet à chaque acteur d'accroître son volume de connaissances relationnelles.
> Démocratie participative et élus: La démocratie participative devient un enjeu
primordial pour les élus car elle leur permet d'accroître leur visibilité auprès des citoyens. Elle participe fortement au rapprochement des élus avec les citoyens. Elle accompagne toutes les actions des collectivités locales et a pour but d'améliorer les relations entre ces 2 acteurs. Cependant, elle se traduit généralement, et comme on va le voir plus loin par une perte de légitimité des représentants d'institutions publiques.
> Démocratie participative et ONG: Les ONG se montrent souvent beaucoup
plus compétentes pour mettre en marche une démarche participative dans les projets de développement. Cela est un avantage des ONG par rapport aux institutions publiques. En outre, ces 2 acteurs n'ont pas les mêmes enjeux territoriaux, la position neutre des ONG facilite la communication avec la population contrairement aux élus qui se heurtent à des problématiques plus politisées.
> Démocratie participative et la notion de temps: Mettre en place une démarche
participative demande du temps. Elle nécessite une certaine disponibilité des habitants et des acteurs, ce qui n'est pas toujours facile. Le succès de ce genre de projet est du en partie à la grande disponibilité de la population, en particulier des femmes.
En outre, il est plus aisé d'impliquer les populations dans les projets à court terme où le résultat est rapidement et concrètement observable que sur des projets à long terme dont les effets sont diffus et complexes.
> Démocratie participative et échelle territoriale: Il existe une corrélation entre les
échelles spatiales et temporelles. De manière générale, le niveau d'implication du public dans les projets, programmes ou politiques dépend de l'échelle territoriale à laquelle ils se situent. Sur les projets régionaux, les pratiques dépassent rarement l'information du public, tandis qu'au niveau de leur quartier, la participation active des habitants n'est pas si rare.
> Démocratie participative et « bonne gouvernance »: La démocratie
participative est le fondement même de la « bonne gouvernance » des villes. Cette notion se base sur l'idée centrale que la ville ne doit plus être gérée par une communauté d'experts mais par l'interaction de ces experts avec la société civile. En effet, l'implication des habitants et l'intervention d'une multitude d'acteurs permettent un plus grand contrôle des décisions politiques. Elle limite les abus politique et la gestion clientéliste de beaucoup des
gouvernements locaux. La société civile devient alors un nouveau partenaire de développement. En réalité, la « bonne gouvernance » des villes est difficilement applicable au concret. Elle doit être considérée comme un idéal autour duquel toutes les actions et décisions doivent converger. Elle assure la durabilité d'une action et/ou d'un projet.
-Etude de l'impact de la stratégie participative dans l'élaboration d'un projet:
Elle concerne les quartiers de Los Topacios, Los Jardines et La Huerta, sur la commune de Nieveria et a débuté en 2001. Ce projet a été financé par la communauté de Madrid, en étroit partenariat avec le CESAL. Il a consisté à la construction d'un puit tubulaire de 70 mètres de profondeur et d'un réservoir élevé de 50 mètres cubes. L'encadrement de toute la partie technique a été réalisé avec l'aide d'ingénieurs de l'ONG CENCA, et les travaux ont été réalisés par les habitants. « Toute la main-d'oeuvre venait de la communauté », témoigne Sara Flores, coordinatrice du projet au CESAL. Afin d'assurer la pérennité du projet par la population, un Comité d'Ouvre (Comité de Obra), a été nommé, comprenant une dizaine de membres volontaires de la communauté. Ces membres ont été formés sur l'aspect technique par le CENCA pour toutes les questions de maintenance, et par le CESAL sur les mesures de gestion et de fonctionnement du comité.
-Démocratie participative au service du développement durable :
La durabilité est une composante importante de la définition de développement participatif. Une gestion concertée et transparente d'une ville et/ou d'un projet urbain permet la pérennisation de l'équipement mis en en place et la reproductibilité du projet.
Dans le contexte du développement participatif, la durabilité n'implique pas qu'une activité donnée puisse être poursuivie indéfiniment sans changement. Au contraire, elle signifie que des populations (individus ou groupes) atteignent un stade d'indépendance qui leur permet de poursuivre leurs activités courantes et d'affronter les changements avec une autonomie relativement grande.
La durabilité nécessite donc des ressources, du savoir-faire, des qualifications, une certaine façon d'envisager l'avenir, de la confiance en soi et la possibilité de favoriser des relations sociopolitiques et économiques.
Ces objectifs sont au coeur du travail de terrain à la fois du CIDAP à Lomas de Carabayllo et du CESAL à Huachipa, et c'est en cela que l'on peut dire que leur démarche d'action est au service d'un
développement durable, dans le sens ou les projets ont été totalement appropriés par les habitants, de la prise de décision à la maintenance, dans un respect de leur environnement et de leurs culture.


http://www.fao.org/docrep/v9974f/v9974f02.htm




2. APPORT DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE

2.1. Introduction

Depuis plusieurs années, on peut observer un changement dans la perception du monde rural tant de la part des gouvernements que des bailleurs de fonds ou des partenaires au développement. La tendance actuelle est de prendre en compte non seulement les limites du potentiel du milieu physique, mais également les divers besoins (eau, alimentation) des populations, notamment en matière de production agricole, d'élevage, de produits forestiers, et par ailleurs d'insister sur le rôle que jouent ces dernières dans l'exploitation et la gestion des ressources de leur terroir.
L'approche participative, outil privilégié permettant l'association active et responsable des populations, est née du constat d'échec des stratégies d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la dimension "participation des populations" aux politiques de développement rural. Elle vient en appui des actions menées en faveur de la décentralisation des services techniques, des efforts pour un désengagement de l'Etat et la privatisation des activités de production et de gestion, dont l'exploitation forestière.
Basée sur l'instauration d'un dialogue services techniques/populations et fondée sur le concept de participation et de partenariat, la méthodologie d'approche participative est novatrice à plus d'un titre. Elle a pour objectif principal d'associer étroitement les populations dans la conception et la gestion de toutes les activités de développement de leur milieu et de leur terroir (4).
L'approche participative n'est pas une fin en soi, mais un ensemble méthodologique - utilisant une série d'outils - qui vise à assurer les conditions nécessaires à la sauvegarde des ressources naturelles. Elle contribue de ce fait au développement socio-économique du terroir. L'approche participative tend en réalité à modifier la perception du rôle de chacun des intervenants (Etat, services techniques, populations, etc.) dans la gestion des ressources naturelles, à proposer un partage de responsabilités entre les différents partenaires. Elle favorise la prise de décision et la prise en charge par les populations des actions destinées à améliorer les conditions d'exploitation des ressources et aménager leur espace-terroir.
En d'autres termes, il s'agit d'associer et d'impliquer étroitement les populations aux différents niveaux et étapes du processus, à savoir:
  • diagnostic de leur terroir, notamment du point de vue gestion des ressources forestières, analyse des diverses contraintes et priorités; conception et programmation des actions à entreprendre; réalisation, gestion et suivi/évaluation de l'ensemble du programme.
B>L'approche participative est un processus dynamique en ce sens qu'elle évolue dans le temps, en fonction des spécificités et des conditions locales. Elle s'appuie sur la connaissance et la perception qu'ont les populations de leur milieu et de l'interaction des différents éléments qui entrent en jeu dans la gestion du terroir.
Toutefois, ces dernières - parce qu'elles sont le plus souvent confrontées à de nombreux problèmes à résoudre au quotidien - peuvent ne pas percevoir l'enjeu et l'ampleur de la dégradation et des changements du milieu auxquels elles tentent toutefois de s'adapter; elles peuvent également ne pas être conscientes du rôle qu'elles jouent sur l'évolution à long terme de l'état des ressources naturelles et du couvert forestier. Une des étapes essentielles de l'approche participative est de permettre cette prise de conscience de l'impact des différentes pratiques sur le milieu et de réfléchir avec les populations sur les possibilités de les améliorer.
Mise au point au Sénégal à la fin des années 80 et expérimentée au niveau de plusieurs projets forestiers (5), l'approche participative en tant que méthodologie a été progressivement appliquée à d'autres projets, d'autres pays et à des contextes variés, comme l'aménagement des formations naturelles au sud de Ouagadougou (Burkina Faso), l'aménagement des forêts classées et la gestion des terroirs ou la lutte contre l'ensablement des terres de culture (Niger). Les résultats de ces diverses expériences sont analysés au chapitre 2.3, consacré à l'application de l'approche participative.
L'intérêt que l'approche participative a suscité au Sénégal et dans les pays voisins a été notamment à l'origine de l'organisation de nombreux ateliers nationaux et/ou sous régionaux d'échanges, de formation..., ainsi que de sa formalisation sous forme d'un manuel de formation à l'intention des cadres et agents de terrain (6). La méthodologie d'approche participative a par ailleurs été adoptée au Sénégal par la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS) en tant que méthodologie la plus appropriée pour la gestion des ressources forestières et le développement de la foresterie rurale.
Le texte suivant est subdivisé en trois parties:
  • Fondements et principes de base de l'approche participative, qui définit les différentes étapes et objectifs poursuivis par l'approche participative.
  • Application de l'approche participative sur le terrain qui montre, à travers diverses expériences et projets au Sénégal, Burkina Faso et Niger, la diversité, la complexité de sa mise en œuvre et certains aspects importants liés à celle-ci.
  • Conditions préalables à remplir pour réussir la mise en œuvre de l'approche participative au niveau institutionnel, politique et juridique.

2.2. Fondements et principes de l'approche participative (7)

L'approche participative est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre populations et agents techniques, sur le respect mutuel et le principe du partenariat, ainsi que sur la reconnaissance du savoir-faire local. A ce titre, elle doit être considérée comme une méthodologie privilégiée d'intervention en milieu rural, qui permet la prise en charge progressive et concertée des actions de développement au niveau du terroir.
Elle comporte une série d'étapes: identification/connaissance du milieu; sensibilisation/prise de conscience par les populations des enjeux environnementaux et des possibilités d'agir sur le milieu; identification des problèmes et recherche de solutions; organisation de la prise en charge et programmation des actions à entreprendre; formation thématique et vulgarisation; évaluation périodique des actions en cours par les populations et suivi-évaluation du programme et de l'ensemble de la démarche, débouchant sur une prise en charge progressive des actions de développement au niveau du terroir par les populations et une appropriation du processus par l'ensemble des intervenants (population, agents techniques, autres).
Ces étapes, décrites ci-après dans un ordre théorique, seront plus ou moins développées selon le contexte du pays ou de la région. Certaines d'entre elles, par exemple la formation, peuvent s'avérer moins nécessaires ou moins importantes, selon le type d'action identifié ou la maîtrise réelle de sa réalisation par les populations. Toutefois, il importe de ne jamais négliger l'une de ces étapes et de ne pas en supprimer a priori.
Caractéristiques d'un processus dynamique et organisées en quatre phases, ces différentes étapes se succèdent dans un ordre déterminé comme le montre la Figure 1.

Figure 1. Déroulement de la mise en œuvre de l'approche participative.


Conception: Projet appui au programme national de foresterie rurale du Sénégal
FAO: GCP/SEN/042/NET. Dessins: M. Aly Nguer Diop
Elles sont menées de manière à atteindre les objectifs de chacune des trois ou quatre phases qui jalonnent la mise en œuvre de l'approche participative, à savoir:
  • Programmation des actions à la base (Phase 1 - Etapes 1 à 4;
  • Réalisation et gestion du programme (Phase 2 - Etapes 5 et 64;
  • Suivi-évaluation du programme sur base des réalisations (Phase 3 - Etape 74; Auto-promotion du développement local (Phase 4 - Etape 84.
Ces différentes phases ou étapes sont résumées dans le Tableau 1 et la Figure 2.

Tableau 1. Composantes de l'approche participative en fonction des objectifs poursuivis lors de chaque phase.

PHASESCOMPOSANTESOBJECTlFSRÉSULTATS
1
PROGRAMMATION DES ACTIONS AU NIVEAU DU TERROIR
  • Connaissance des partenaires
  • Connaissance du milieu et des situations
  • Echanges d'informations
  • Analyse-Diagnostic
  • Définition d'une situation de référence
  • Sensibilisation/Prise de conscience
  • Identification des problèmes
  • Recherche des solutions/ Valorisation du savoir-faire local
  • Instauration d'un partenariat
  • Programmation des actions à la base par les populations
  • Volonté d'agir des différents partenaires et définition des responsabilités
2
RÉALISATION ET GESTION DU PROGRAMME
  • Organisation de la prise en charge des actions programmées
  • Recherche - Amélioration par formation thématique et auto-évaluation des actions en cours
  • Réalisation/conduite des actions-gestion des programmes
  • Engagement et prise de décision concertée
3
SUIVI-ÉVALUATION DU PROCESSUS
  • Evaluation globale des résultats, du processus, de la participation et de l'engagement solidaire
  • Suivi-évaluation concerté des actions en cours avec tous les intervenants
  • Rigueur/conformité à la situation de référence
4
AUTO-PROMOTION ET AUTO-DÉVELOPPEMENT LOCAL
  • Retour à la phase de programmation et aux différentes étapes (Figure 1), y compris sensibilisation si nécessaire
  • Programmation et réalisation/évaluation d'actions de développement nouvelles
  • Acquisition progressive et maîtrise des outils pour un auto-développement local
  • Solidarité et continuité de l'engagement de l'ensemble des partenaires
La première phase de programmation des actions à entreprendre (Etapes 1 à 4) est capitale pour l'instauration d'un climat de confiance et de partenariat entre les villageois et les services techniques.
La deuxième phase (Etapes 5 et 6) concrétise l'engagement effectif et la volonté d'agir ensemble pour la restauration et le développement des ressources naturelles sur une base Durable par la mise en œuvre et la gestion/évaluation des actions en cours de réalisation.
La troisième phase (Etape 7) permet, quant à elle, grâce à un suivi-évaluation périodique les résultats acquis, de corriger ou d'améliorer les actions menées et d'évaluer la participation réelle et l'engagement effectif des différents partenaires. Elle permet également de procéder à une évaluation globale en fin de phase (situation 1) et de valider l'ensemble du processus afin d'étendre par la suite le champ d'action à d'autres interventions identifiées ou à identifier.
Située dans la continuité de l'étape 6 (auto-évaluation des actions en cours par les populations), elle s'en distingue par l'appropriation progressive de la méthode par l'ensemble des partenaires - et plus particulièrement les populations - et par une évaluation globale des différentes étapes et résultats, ce qui permet au processus de redémarrer.
Une quatrième phase et une huitième étape peuvent être ajoutées aux trois phases et sept tapes généralement définies par les praticiens de l'approche participative. Comme le montrent les figures 1 et 2, cette quatrième phase - caractérisée par un certain nombre Je retours aux différentes étapes de diagnostic, de programmation et de réalisation les programmes d'actions - s'avère particulièrement intéressante pour traduire l'idée de cycle de l'approche participative et de processus permettant la mise en place: l'une dynamique d'auto-développement du terroir. L'objectif final recherché est en effet de créer les conditions d'une auto-promotion des actions de développement au niveau local ou au niveau du terroir.
Le déroulement de ces différentes phases/étapes s'appuie sur un ensemble d'outils de diagnostic, comme la MARP (Méthode accélérée de recherche participative) présentée, succinctement dans l'Encadré n° 1, ainsi que sur la mise en œuvre d'une série d'outils et méthodes de communication qui permettent précisément d'instaurer le dialogue et de susciter l'engagement des populations. Toutefois, dans un souci de clarté, ceux-ci feront l'objet d'un développement spécifique (voir chapitre 3).

2.2.1. Phase 1: Programmation des actions à la base (étapes 1 à 4) (figure 2 - tableau 2)

La phase de programmation des actions comporte quatre étapes. Elle est basée sur une analyse-diagnostic et la connaissance du milieu et des terroirs (Etape 1) dans lorsque les populations évoluent. Elle est suivie d'une étape de sensibilisation aux enjeux environnementaux (Etape 2), basée notamment sur les éléments et pratiques mis en évidence lors du diagnostic. Elle comporte de nombreuses séances d'échanges entre services techniques et populations.

Figure 2: Organisation du cycle de l'approche participative

PhasesEtapes
}
x N cycles -->Auto-promotion du développement local
1 Programmation des actions1Information/connaissance
2Sensibilisation/prise de conscience
3Identification problèmes/recherche de solutions
4Organisation et programmation
2 Réalisation et gestion du programme5Formation thématique
6Evaluation des actions en cours
3 Suivi-évaluation du programme7Suivi-évaluation
4 Auto-promotion8Retour à la phase de programmation

Tableau 2. Phase 1: programmation des actions à entreprendre (Etapes 1 à 4)

ETAPEOBJECTIFS RECHERCHÉSSUPPORTS MÉTHODOLOGIQUES UTILISÉSREMARQUES
1.
INFORMATION/ CONNAISSANCE
  • Etablir un bilan-diagnostic du milieu physique et socio-économique de la zone d'intervention (Niveau terroir)
  • Situation de référence ou Situation 0
  • Créer une base de concertation entre agents techniques et populations
  • ConsuItation des documents et études existants/Etudes complémentaires
  • Prise de contacts/Echange d'information
  • MARP (phase exploratoire)
  • Lecture d u terroir/Carte du village
  • Album photographique
  • Radio rurale/Cassette audio/Vidéo
  • Importance d'un diagnostic multidisciplinaire rassemblant toutes les connaissances et compétences pour éviter toute erreur d'interprétation (approche terroir)
  • Diagnostic participatif
2.
SENSIBILISATION/ PRISE DE CONSCIENCE PROGRESSIVE
  • SensibiIiser les populations sur les enjeux environnementaux
  • Faire prendre conscience des changements intervenus, du rôle de chaque facteur et des différentes responsabilités en Jeu
  • Assemblées villageoises (causeries, débats)
  • Méthode GRAAP, Diapo-langage, Film fixe, Tableau-images, Radio rurale
  • Moyens traditionnels de communication et visites inter-villageoises
  • Implication de toutes les catégories sociales (femmes, hommes, enfants)
  • Etablissement des liens de causes à effets par les populations elles-mêmes
  • Changement des mentalités: dégradation ne signifie pas fatalité
3.
IDENTIFICATION DES PROBLÈMES/ RECHERCHE DE SOLUTIONS
  • Recenser les différents problèmes ressentis par les populations
  • Analyser les solutions proposées par les pratiques traditionnelles
  • Rechercher toute autre solution susceptible d'améliorer le résultat
  • MARP, GRAAP
  • Diapo-langage, Radio rurale, Vidéo
  • Moyens traditionnels de communication
  • Hiérarchisation des problèmes identifiés et des priorités par les populations
  • Identification de solutions adaptées au milieu
  • Importance - de la mise en valeur des connaissances et pratiques paysannes
4.
ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE DE L'ACTION/ PROGRAMMATION
  • Mettre en place un dispositif d'organisation pratique et de programmation dans le temps du déroulement des actions à entreprendre
  • Organiser les populations en comités responsables et définir avec les participants partenaires les modalités pratiques de prise en charge
  • GRAAP, MARP, Diapo-langage
  • Cassette-audio, Radio rurale, Vidéo
  • Moyens de communication traditionnels
  • Nécessité d'une préparation minutieuse de la mise en œuvre des différentes actions
  • Définition claire des responsabilités et modalités d'implication (calendrier d'exécution, moyens techniques et humains, financement, contrats et protocoles)

Encadré N°1

MÉTHODE ACCÉLÉRÉE DE RECHERCHE PARTICIPATIVE (MARP)

DÉFINITION:

Méthode participative de diagnostic rapide des conditions physiques et socio-économiques au niveau du terroir et de conception de schéma d'aménagement intégré

OBJECTIF:

Appréhender les potentialités, l'état des ressources naturelles et les contraintes du milieu physique et socio-économique, ainsi que les stratégies des populations en matière de gestion des ressources naturelles

CARACTÉRISTIQUES:

  • Outil de diagnostic rapide, multidisciplinaire
  • D'utilisation aisée, elle permet d'acquérir une certaine connaissance des situations rurales
  • Valorisation du savoir-faire local
  • Utilisable à plusieurs étapes de l'approche participative: recherche exploratoire (Etape 1), recherche thématique (Etape 3), planification (Etape 4), évaluation (Etape 6)
  • Visualisation sur carte de l'information (carte du terroir) ou de l'action (programmation dans le temps et dans l'espace)
  • Etablissement d'une situation de référence

PRINCIPALES INFORMATIONS RECUEILLlES:

Caractéristiques du milieu physique, humain et socio-économique du terroir, systèmes d'exploitation et dynamique d'occupation des terroirs
Historique du terroir, encadrement (structures d'encadrement, projets dans la zone d'intervention), modes d'organisation sociale

PRINCIPAUX OUTILS UTILISÉS:

  • Séances d'animation, entretiens individuels ou en groupe (entretien semi-direct)
  • Observation/Ecoute
  • Lecture du terroir sur base participative
  • Production de cartes, de documents cartographiques et figures: carte du terroir - transects (unités morphopédologiques) - calendrier des activités agricoles et autres

REMARQUES:

Importance de connaître l'objectif de départ
L'objectif de ces différentes séances est la prise de conscience progressive à la fois du rôle, de la responsabilité de tout un chacun dans la dégradation de l'environnement et du couvert forestier et des possibilités d'agir pour améliorer les conditions du milieu. Elles doivent déboucher notamment sur un engagement effectif des populations pour des actions de sauvegarde et de gestion durable des ressources du milieu à leur profit.
Les différentes étapes de diagnostic, de sensibilisation/prise de conscience des enjeux et responsabilités permettent aux différents partenaires (populations, services techniques, ONG, projets) de situer les enjeux, d'identifier les problèmes et priorités et de réfléchir aux solutions possibles. Cette étape d'identification des problèmes et de recherche de solutions (Etape 3) est basée sur une connaissance précise du terroir, de son potentiel réel, des pratiques traditionnelles de gestion des ressources naturelles, des contraintes, etc. La réalisation de cette étape introduit l'étape 4 et permet à son tour de programmer et de planifier les actions à entreprendre.
La hiérarchisation des problèmes et le choix des solutions sont discutés, proposés et adoptés par les populations elles-mêmes, le but recherché étant que les solutions soient réalisables au niveau du terroir et maîtrisables par les populations. A ce niveau le rôle de l'agent technique consiste à aider les populations dans leur réflexion et de valoriser au mieux les stratégies, les expériences et les savoir-faire paysans.
Il est important de noter, à ce stade, que le choix des solutions par les populations ne signifie pas qu'aucune amélioration ou innovation technologique ne doit ou ne peut être introduite. Cependant, l'agent technique doit veiller à ne pas l'imposer par l'extérieur comme étant d'emblée la solution la meilleure ou la plus appropriée.
En effet, l'éventualité de toute innovation doit être discutée au préalable avec les populations, être comprise et réalisable par elles. C'est le cas des techniques de mise en place de pépinières forestières, des techniques d'agro-foresterie ou de sylvo-pastoralisme, dont on sait qu'elles peuvent apporter des réponses adaptées et qu'elles contribuent à l'évolution des systèmes de culture et d'élevage. Pour être acceptées, ces techniques - qui se réfèrent par ailleurs aux pratiques existantes - doivent permettre de concilier gestion durable des ressources naturelles et augmentation de la production.
La programmation, étape ultime et objectif de la première phase, doit contenir les éléments suivants pour chaque action: objectifs visés et résultats attendus, organisation dans le temps (calendrier d'exécution) et dans l'espace, choix des responsables de l'action et modalités d'intervention pratique, moyens techniques (main-d'œuvre, outillage, matériaux, disponibilité...) et financiers nécessaires (y compris les parts des différents partenaires et financement éventuel à rechercher), besoins en formation et appui technique nécessaire, etc.
Afin de faciliter la réalisation et le suivi des différentes actions, il est nécessaire de mettre en place lors de cette phase un "cadre organisationnel" adéquat, c'est-à-dire d'aider les populations à s'organiser en comités villageois de gestion ou en groupements responsables des actions programmées.
Ces comités peuvent s'appuyer sur l'organisation sociale traditionnelle (groupements de femmes, de jeunes, etc.) ou être formés par type d'action. Ils peuvent prendre différents noms, comme par exemple les Groupements de gestion forestière (Burkina Faso, Sénégal), les Comités de développement villageois (Niger, Sénégal). Une fois mis en place, ces comités ou groupements sont reconnus responsables de telle ou telle action. Si plusieurs comités sont mis en place au niveau du village, il est préférable de prévoir une structure de coordination et assurer la complémentarité des actions.
L'engagement volontaire, la prise de responsabilité et l'organisation des populations sont des conditions indispensables pour la réussite de la réalisation du programme d'actions identifié.
De surcroît, une caution de solidarité villageoise - au sens de l'engagement de l'ensemble des villageois - sur les programmes et actions à engager doit être obligatoirement obtenue avant la phase de mise en œuvre du programme par les différents groupements reconnus responsables, au risque de perdre toute crédibilité au niveau de la communauté villageoise ou encore de faire échouer les diverses actions entreprises.

2.2.2. Phase 2: Réalisation et gestion du programme (Etapes 5 et 6)
(Figure 2 - Tableau 3)




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