Le mot humilité (du mot latin humus, signifiant « terre ») est généralement considéré comme un trait de caractère d'un individu qui se voit de façon réaliste. L'humilité s'oppose à toutes les visions déformées qui peuvent être perçues de soi-même (orgueil, égocentrisme,narcissisme, dégoût de soi), visions qui peuvent relever de la pathologieà partir d'une certaine intensité. L'humilité n'est pas une qualité innée chez les humains ; il est communément considéré qu'elle s'acquiert avec le temps, le vécu et qu'elle va de pair avec une maturité affective ou spirituelle. Elle s'apparente à une prise de conscience de sa condition et de sa place au milieu des autres et de l'univers.
L'humilité n'est pas forcément liée à la manière dont un individu se montre aux autres, ainsi la modestie n'est pas une forme d'humilité mais plutôt une « démonstration » d'humilité que peut tout à fait réaliser une personne dépourvue d'humilité. De même, la fierté n'est pas incompatible avec l'humilité, un individu peut être fier de lui pour ce qu'il a réalisé, justement parce qu'il possède assez d'humilité pour prendre conscience qu'il a fait beaucoup pour ce qu'il est. Par opposition, c'est souvent par manque d'humilité qu'un individu se dévalorise, en sous-estimant ses propres capacités et donc en considérant ses réalisations comme médiocres.
Sommaire
[masquer]Description[modifier | modifier le code]
L'humilité peut signifier plusieurs choses :
- Le sentiment de ne pas être grand-chose, d'être petit par rapport au monde qui nous entoure.
- Une attitude par laquelle on ne se place pas au-dessus des choses ou des autres et par laquelle on respectece dont la providence nous a gratifié.
L'humilité est à distinguer de la « fausse modestie ». Cette dernière feint l'humilité afin d'attirer parfois encore plus de compliments. L'humilité consiste, sans méconnaître ses qualités, à admettre que l'on n'y est en fin de compte pas forcément soi-même pour grand-chose.
Confusions possibles[modifier | modifier le code]
Il ne faut pas confondre « humilité » et « haine de soi ». Dans la haine de soi, on refuse sa propre existence, alors que dans l'humilité, on accepte pleinement l'existence dans son ensemble.
Le mot « humiliation » peut prêter à confusion. Humilier une personne c'est étymologiquement parlant vouloir la rendre plus humble. Toutefois, dans l'acception populaire, il s'agit en fait de la déconsidérer publiquement. Ceci a généralement un impact inverse puisque l'humiliation suscite le plus souvent un désir de vengeance ou de revanche et attise ainsi l'orgueil de la personne humiliée.
Humilité et religion[modifier | modifier le code]
L'humilité est essentielle dans la plupart des religions. Les grandes religions monothéistes considèrent l'humilité des personnes comme une valeur essentielle à la recherche de la sainteté et de la cohésion sociale.
Judaïsme[modifier | modifier le code]
Christianisme[modifier | modifier le code]
Pour les Chrétiens Orthodoxes « Cette humilité n'est pas une vertu qui s'ajoute, c'est l'attitude foncière de l'âme sainte qui se voit dans la présence de Dieu, qui voit sa petitesse et sa faiblesse à elle et sa grandeur à Lui. Cette humilité est constamment inculquée, avec insistance, avec force, par tout l'enseignement moral et spirituel de l'Église orthodoxe. C'est elle qui resplendit avec tant de rayonnement, jointe à la douceur, la simplicité, la bienveillance et l'esprit de mesure et d'équilibre spirituel, sur le visage des pères du désert et dans la personnalité des grands saints et justes de l'Église russe. (…) L'abbé Dorothée (VI-VIIe siècles) (Dorothée de Gaza : Instructions. 2,33. Sources Chrétiennes n° 32, p.197.), dans ses homélies qui ont été considérées par l'Église d'Orient comme une des meilleures introductions à la vie spirituelle, nous donne toute une philosophie de l'humilité. Il compare les âmes à des arbres fruitiers. Quand ces arbres portent beaucoup de fruits, les branches, sous le poids, s'inclinent vers la terre ; par contre, les branches qui n'ont pas de fruits se dressent vers le haut. Il y a même des arbres aux branches desquels on attache des pierres pour les contraindre à s'incliner afin qu'elles portent des fruits. Il en va de même avec les âmes : quand elles s'humilient, elles deviennent riches en fruits, et plus elles le deviennent, plus elles s'humilient. C'est pourquoi plus les saints se rapprochent de Dieu, plus ils se voient pécheurs. Ainsi Abraham, quand il vit Dieu, s'appela terre et poussière (Gen. 18,27) et Isaïe, en voyant Dieu trônant dans sa majesté, s'écria : Je suis un réprouvé, un impur ! (Is. 6,5). » (Nicolas Arséniev : La piété russe. p. 34-35.)
« Un autre trait important est l'accent mis sur la douceur, la patience, la bienveillance et l'humilité (cf. Gal. 5,22) dans les rapports avec autrui. Supporter en toute humilité les injures et l'injustice et ne pas répondre au mal par le mal, mais tâcher de se concilier les hommes par la douceur et le bien qu'on leur fait. » (Nicolas Arséniev : La piété russe. p. 56.) [2]
Bouddhisme[modifier | modifier le code]
Le bouddhisme considère que le sentiment d'importance de soi est un leurre qui cause beaucoup de souffrance à soi-même et à autrui. A contrario, l'ouvrage de Samuel R. Delany : Babel 17 défend le point de vue inverse : l'individu ne chercherait jamais à s'améliorer moralement s'il n'avait le sentiment de l'importance de son "moi".
Dans les religions polythéistes en général, le sort des hommes est dans la main des dieux. Notre vie est éphémère mais cela lui donne aussi de sa saveur.
L'Islam[modifier | modifier le code]
Ceci est un léger rappel sur la modestie et l'humilité, tous les ahâdîth sont authentifiés par sheykh el Albâny, et les paroles de salafs sont rapportées par l'imam ibn Abi Dounya.
‘Iyâd ibn Himâr rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Allah m’a révélé de vous ordonner l’humilité, afin que nul ne méprise un autre, et que nul n’opprime un autre. »[1]
Abou Hureyra rapporte que le Messager d’Allah a dit : « L’aumône n’a jamais diminué le capital d’un donateur, et Allah donnera plus de gloire à celui qui se montre clément envers les autres, et celui qui se montre modeste pour la satisfaction d’Allah, Allah l’élèvera. »[2] Anas passa un jour devant des enfants et les salua en disant : « Le prophète faisait ainsi. »[3] Toujours selon lui : « N’importe quelle esclave parmi celles de Médine prenait la main du Prophète et l’emmenait là où elle voulait. »[4] Thawbân rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Celui qui meurt tout en étant exempt d’orgueil, d’approbation de butin et de dette entrera au paradis. »[5]
(les paroles de salafs sont rapportées par l'imam ibn Abi Dounya) ‘Umar a dit : « Nous étions une nation humiliée et Allah nous honora par l’Islam, celui qui cherche les honneurs par un autre moyen que l’Islam Allah l’humiliera. »[6] Muhammed ibn el ‘Alâ a dit : « Celui qui aime Allah aime que personne ne le connaisse. » [7] Abân ibn ‘Uthmân a dit : « Si tu souhaites que ta religion reste saine, limite les fréquentations. » [8] Lorsque Khâlid ibn Ma’dân voyait que ses assises s’agrandissait, il se levait de peur de la renommée. [9] Souleymân ibn Mihrân el A’mach rapporte que les assises d’Ibrahim [Nakha’y] ne dépassaient pas les quatre ou cinq personnes. [10] ‘Âïsha a dit : « Vous êtes insouciants sur l’une des meilleures adorations, l’humilité. » [11] Yûsuf ibn Asbât a dit : « Peu de crainte scrupuleuse équivaut à beaucoup d’œuvres pieuses, peu d’humilité équivaut à beaucoup d’efforts. » [12] Fudayl ibn ‘Iyâd a dit : « L’humilité est que tu te soumettes face à la vérité, même si elle provenait d’un enfant, ou d’une personne plus ignorante que toi. » [13] Dahhâk a dit concernant la parole d’Allah : « fait bonne annonce aux bienfaisants » c’est-à-dire aux humbles. [14]
Hassan el Basry a dit : « L’humilité est de rencontrer un musulman avec la conviction qu’il est mieux que toi. » [15] Un sheykh de la tribu de qureysh a dit : « La prosternation fait partir l’orgueil, et le tawhîd fait partir l’ostentation. »[16] Yûnus ibn ‘Ubeyd a dit : « L’orgueil ne se réunit pas avec les prosternations, ni l’hypocrisie avec le tawhîd. » [17]
« وَلَا تَمْشِ فِي الْأَرْضِ مَرَحًا ۖ إِنَّكَ لَنْ تَخْرِقَ الْأَرْضَ وَلَنْ تَبْلُغَ الْجِبَالَ طُولًا1
Et ne foule pas la terre avec orgueil : tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes ! »
— Coran 17-37
Références[modifier | modifier le code]
Annexes[modifier | modifier le code]
Lien externe[modifier | modifier le code]
A. −
1. Disposition à s'abaisser volontairement (à faire telle ou telle chose) en réprimant tout mouvement d'orgueil par sentiment de sa propre faiblesse. Anton. orgueil, suffisance, superbe (littér.).Faire montre d'humilité; esprit, sentiment d'humilité; leçon, vœu d'humilité. Grande humilité, profonde humilité. L'humilité est le fondement de toutes les vertus chrétiennes. Pratiquer l'humilité (Ac.). Frère, l'humilité n'est pas votre vertu. Vous étiez colérique, indocile, têtu, Téméraire, offensant par vos actes et gestes (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 89).Le doute de soi n'est pas l'humilité, je crois même qu'il est parfois la forme la plus exaltée, presque délirante de l'orgueil (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1222).V. auprès ex. 6 :
1. ... ce qui l'intéressait, c'est de constater comme il avait changé depuis leur dernière entrevue : il n'y avait plus de trace d'humilité dans sa voix ni dans ses sourires. Toute sa vieille arrogance lui était revenue. Beauvoir,Mandarins,1954, p. 268.
− D'humilité.Humble.
♦ [En parlant d'un comportement] Les autres lui reprocheront ses grimaces d'humilité (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 244).
♦ Rare. [En parlant d'une pers.] Synon. humble.Vincent de Paul (...), cet homme d'humilité (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 509).
− Humilité de + subst.Pour l'entretenir [son second mari] dans cette humilité d'attitude, elle relisait quelquefois avec lui les lettres que le maître lui écrivait quand il lui faisait la cour (A. Daudet, Femmes d'artistes,1874, p. 185).
− Humilité à + verbe inf.S'humilier... hum... la plupart des gens se montrent assez fiers de leurs péchés, qu'ils croient originaux, les pauvres, et de leur humilité à les détailler complaisamment (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 273).
2. P. méton., le plus souvent au plur. Il a des humilités soudaines par lesquelles il se dérobe et s'interdit presque le droit de juger en des cas où il serait sans doute très-compétent (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 14, 1851-62, p. 188).Elle demeura là deux heures, dans l'église déserte, épuisant les prières, attendant l'extase, se torturant à chercher le soulagement. Des humilités l'aplatissaient sur les dalles (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1171).
B. − Grande déférence (à l'égard de quelqu'un). Anton. hauteur, arrogance, morgue.Humilité servile. − Faites une pétition, et écrivez-la du mieux que vous pourrez. J'obéis avec une humilité ponctuelle (Dumas père, Comment je devins aut. dram.,1833, introd., p. 12).Elle essaya d'abord de le distraire (...) par l'humilité superbe d'une maîtresse qui s'offre (A. France, Lys rouge,1894, p. 258).
♦ En toute humilité. Très humblement. Il m'a demandé grâce en toute humilité (Ac.). Je t'avouerais en toute humilité que je n'y comprends pas grand'chose non plus (Verlaine, Corresp., t. 3, 1863, p. 270).
− Gén. au plur. Marque de grande déférence (envers quelqu'un). Des humilités de valet; s'abaisser à des humilités.Les jurés de la commune lui apportèrent des présens et se confondirent en humilités (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 165).Après chaque vengeance, elle arrivait, en reconnaissant ses torts en elle-même, à des humilités, à des tendresses infinies (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 68) :
2. Il n'a aucune des vantardises, ni aucune des humilités professionnelles, par où se reconnaissent les vrais domestiques... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 172.
C. − Caractère de ce qui a peu d'importance, peu d'envergure, peu d'éclat. Synon. modestie.L'humilité d'une fonction, d'une profession, d'un emploi. Malgré l'humilité de son origine, ce fils de paysans et de pauvres marins, (...) on l'a tout d'abord accueilli, écouté, choyé même (Renan, Souv. enf.,1883, p. 369).Pendant six mois, il me fut interdit de parler au mess. Usage excellent : nous apprenions ainsi à connaître l'humilité de notre condition et le respect dû à nos anciens (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 142) :
3. On n'apercevait que des arbres hauts et superbes, ceux du parc de la Muette, (...) perpective que l'on peut avoir d'un château. Je passais en silence, ne pouvant rien dire tant le sentiment de mon humilité était profond (...). Heureusement, Silbermann (...) ne prolongea pas ma gêne et me conduisit à sa chambre. Lacretelle,Silbermann,1922, p. 50.
Prononc. et Orth. : [ymilite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. humilitiet « qualité de celui qui est humble » (St Léger, éd. J. Linskill, 36); 2. 1606 « abaissement, affaissement, bassesse » (Nicot). Empr. au lat.humilitas : à l'époque class. « faible élévation, petite taille; état modeste, obscur; abaissement, abattement », d'où 2; à l'époque chrét. « humilité, modestie », d'où 1. Fréq. abs. littér. : 1 303. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 649, b) 1 579; xxes. : a) 1 809, b) 2 199.
DEFINITION DE L'HUMILITE
WIKIPEDIA
Le mot humilité prend sa racine dans le mot latin humus (terre).
L'humilité est généralement considérée comme la qualité de celui qui se voit lui-même de façon réaliste, et, à un degré absolu, tel que l'univers le voit (pour les athées) ou tel que Dieu le voit (pour les croyants). L'humilité s'oppose à toutes les visions déformées que l'on peut avoir de soi-même (orgueil, égocentrisme,narcissisme, dégoût de soi...), visions qui peuvent relever de la pathologie à partir d'une certaine intensité. L'humilité n'est pas une qualité innée chez l'homme, on considère communément qu'elle s'acquiert avec le temps, le vécu et qu'elle va de pair avec une maturité affective ou spirituelle, elle s'apparente à une prise de conscience de sa condition et de sa place au milieu des autres et de l'univers.
L'humilité n'est pas forcément liée à la manière dont on se montre aux autres, ainsi la modestie n'est pas une forme d'humilité mais plutôt une "démonstration" d'humilité que peut tout-à-fait réaliser une personne dépourvue d'humilité.
De même, la fierté n'est pas incompatible avec l'humilité, on peut être fier de soi pour ce qu'on a réalisé, justement parce que nous avons assez d'humilité pour prendre conscience que l'on a fait beaucoup pour ce qu'on est. Par opposition, c'est souvent par manque d'humilité qu'on se dévalorise, en surestimant ses propres capacités et donc en considérant nos réalisations comme médiocres.
L'humilité peut signifier plusieurs choses :
- Le sentiment de ne pas être grand-chose, d'être petit par rapport au mondequi nous entoure.
- Une attitude par laquelle on ne se place pas au-dessus des choses ou des autres et par laquelle on respecte ce dont la providence nous a gratifié.
L'humilité est à distinguer de la fausse modestie. Cette dernière feint l'humilité afin d'attirer parfois encore plus de compliments. L'humilité consiste, sans méconnaître ses qualités, à admettre que l'on n'y est en fin de compte pas forcément soi-même pour grand chose.
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