Peut-on vivre de la permaculture ?
Ou bien est-ce un piège pour néoruraux ?
http://www.arpentnourricier.org/peut-on-vivre-de-la-permaculture/
L'ARPENT NOURRICIER
permaculture et transition en aveyron et ailleurs
Peut-on vivre de la permaculture ?
Ou bien est-ce un piège pour néoruraux ?
Prologue (facultatif)
Un soir de la fin janvier, dans le cadre des jeudis en questions –un cycle de conférences-débats mensuels et militants dans le voisinage de Marcillac– le café de Pruines recevait la visite de Linnéa Lindstroem pour parler de permaculture. On a compté entre 70 et 80 participants, ce qui était pour le moins inattendu pour un thème si spécialisé et pour une contrée si reculée. Pour moi, c’est la preuve que ça bouge en France du côté de la permaculture et de la transition.
Dans le débat qui a suivi la présentation, une question m’a particulièrement interpellé, à laquelle ni l’intervenante ni nous autres pauvres aspirants permaculteurs n’avons pu apporter de réponse entièrement satisfaisante. Grossièrement, la question se résumait à : “peut-on vivre de la permaculture ?”
Peut-on vivre de la permaculture ?
Evidemment, la question est plus complexe que ça, mais il faut admettre qu’on est quelques-uns à avoir la vague sensation que la permaculture paie son homme non pas à travers la vente des produits de la ferme, mais plutôt à travers la commercialisation de livres, de stages, de prestations de conception, de gîtes écolos, ou alors à fonds perdus pour ceux qui ont une autre activité par ailleurs. Où sont les maraîchers en permaculture ? Où sont les éleveurs en permaculture ? Où sont les arboriculteurs en permaculture ? Même en cherchant outre-Manche et outre-Atlantique, on tombe peut-être sur une paire de douzaines de paysans se réclamant explicitement de la permaculture et qui semblent arriver à vivre du produit de la ferme. [Note : je ne parle pas des pays du Sud, où il y a pu y avoir bien plus d’exemples, au moins avant la révolution verte, même s’ils ne portaient pas l’étiquette ‘permaculture’].
On pourra éluder la question en se réfugiant derrière le fait que la permaculture n’a jamais prétendu être une activité professionnelle, mais un cadre de pensée, ou une méthode de conception permettant de mettre en place des ‘écosystèmes’ durables, qu’ils soient agraires, économiques, ou bien sociaux. Certes. Ceci étant, si le cadre conceptuel est sensé permettre la conception de systèmes durables et viables avec un taux de succès honorable, on devrait pouvoir célébrer les réussites au moins en proportion des projets que l’on voit fleurir (ou des rêves que l’on voir mûrir).
La première réponse, suggérée par la personne qui a lancé la question, c’est que la permaculture c’est du flan, un joli miroir aux alouettes pour néoruraux rêveurs, exploité par quelques gourous vénaux. C’est un peu vexant, mais c’est pas entièrement faux.
Cela dit, je pense qu’on peut raisonnablement éliminer l’hypothèse que la permaculture soit totalement du flan, dans la mesure où la majorité des pratiques agraires du monde peuvent être qualifiées de permaculturelles à divers degrés, et que tant qu’elles ne sont pas en compétition avec l’agrobusiness issu de la révolution verte, elles arrivent à nourrir les gens.
Au moins en théorie, appliquée aux systèmes agricoles, la permaculture ça devrait marcher. Pour faire simple : un système agraire qui se rapproche d’un écosystème spontané devrait nécessiter moins d’énergie et donc moins de travail.
Je propose donc trois autres éléments de réponse pour expliquer le divorce apparent entre la magie de la permaculture sur le papier et le petit nombre de success stories sur le terrain. Il y en a peut-être d’autres, et n’hésitez pas à utiliser les commentaires pour continuer la discussion.
1 — Le marché est truqué
L’agriculture conventionnelle est quadruplement subventionnée :
- par le paysan qui travaille comme un bagnard et qui y laisse sa santé
- par le citoyen qui paie des impôts pour les aides agricoles
- par le carbonifère qui fournit l’énergie et l’azote à vil prix
- par la nature et le sol qu’on épuise comme des ressources minières
Ainsi, un système agraire qui se passe de ces subventions (servitude, aides, intrants, dégradation) part avec un handicap majeur. Or justement un système permaculturel :
- est sensé réduire la quantité de travail nécessaire,
- n’est pas à priori subventionné financièrement,
- n’utilise pas d’énergies fossiles (sauf peut-être au tout début),
- et cherche à aggrader le sol et restaurer les écosystèmes.
Certes, les pratiques permaculturelles sont susceptibles d’être aidées par la nature, au moins au bout d’un certain temps. Mais c’est placer trop de foi dans la toute-puissance et la bienveillance de Dame Nature que de croire qu’en lui rendant hommage, en la ménageant, voire en la soignant, elle pourra compenser le quadruple handicap de départ.
La permaculture ne pourra se sortir de ce handicap que lorsque les subventions accordées au système actuel cesseront :
- mort des exploitants par surmenage et empoisonnement (et absence de repreneurs)
- faillite des programmes d’aide publique,
- pénuries énergétiques,
- désertification.
Où l’on voit à quel point le système agricole actuel est un piège, puisqu’il bloque le développement des alternatives jusqu’à ce qu’il soit en déroute, un peu comme une reine bloque la maturation sexuelle des autres abeilles jusqu’à ce qu’elle meure.
2 — Paysan, c’est un vrai métier
On peut se faire adouber concepteur en permaculture après un stage de 15 jours. Le PDC, Permaculture Design Course, institué par les fondateurs australiens, sert à transmettre la bonne parole en 72 heures de théorie avec un peu de pratique. Par comparaison, le BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole), c’est 1400h et à la fin, on est seulement chef d’exploitation, on n’est pas encore paysan, loin s’en faut. Avec les UC techniques, on a bien quelques bases sur un domaine restreint, mais c’est très loin de la masse de savoir-faire qu’il faut maîtriser si on imagine gérer des écosystèmes complexes de façon suffisamment optimale pour en tirer un revenu.
C’est le piège qui attend un grand nombre de jeunes permaculteurs quand ils n’ont pas grandi à la ferme. De même qu’on ne s’improvise pas professeur de lettres quand on a vu ‘le cercle des poètes disparus’, de même on ne s’improvise pas paysan quand on a lu ‘la révolution d’un seul brin de paille’. On a moins de fleurs dans les yeux que n’en avaient les pionniers de mai 68, mais je crois qu’on sous-estime encore trop la profondeur du savoir-faire des (vrais, vieux) paysans, même quand on désapprouve certaines de leurs pratiques.
3 — De l’idée au prototype, puis à la production série
Quand on veut gérer un paysage avec les principes de la permaculture, mais dans le but d’exporter commercialement les surplus (ne serait-ce qu’auprès des voisins), on ne veut pas juste un écosystème honorablement productif et passablement stable dans un jardin qui marchouille bon an mal an. On veut un écosystème très productif et très stable dans une ferme qui ronronne malgré les aléas écologiques, économiques et climatiques. Et pour ça, il faut bien observer et bien réfléchir, mais ça ne suffit pas. Il faut aussi des années de mise au point, même quand on a grandi à la ferme.
La conception permaculturelle fournit des dizaines d’idées sur la façon d’agencer le paysage et les éléments pour qu’ils interagissent, pour que les déchets des uns soient la nourriture des autres, pour que rien ne soit jamais perdu, etc. Sur le papier, tout est beau. Et comme les idées se basent sur l’observation minutieuse du fonctionnement de la nature, on se persuade qu’elles doivent fonctionner du premier coup. Que nenni ! Les livres de permaculture sont pleins de jolis dessins, mais il faut un peu les considérer comme les dessins d’engins volants de Léonard de Vinci : tant qu’on ne les a pas vus voler, ce ne sont que de jolis dessins.
D’un certain point de vue, les principes de la permaculture peuvent être considérés comme une boîte à outils pour l’innovation agraire (voire économique et sociale). Pourquoi la permaculture échapperait-elle à la dure réalité des coûts de recherche & développement associés à toute entreprise d’innovation ? Comme dit mon grand-père : pour 10% d’inspiration, il faut 90% de transpiration.
Dans ce contexte, il faut aussi voir qu’aucune technique permaculturelle n’a de vocation universelle, chaque situation étant différente au sens des écosystèmes naturels, économiques et sociaux autour desquels va s’articuler la conception. Cela veut dire qu’on peut difficilement déléguer la mise au point à quelque Institut de Recherche en Permaculture et appliquer des recettes éprouvées. Chacun doit donc consacrer d’importants efforts à la difficile et longue mise au point des idées issues de la phase de conception, avec probablement beaucoup de déboires et de désillusions.
La baissière va-t-elle vraiment arrêter le ruissellement, et combien d’eau pourra-telle stocker dans le sol pour mes fruitiers en contrebas ? Dans quelle mesure vais-je pouvoir semer directement derrière les cochons ? La haie fournira-t-elle assez de fourrage pour que mes chèvres puissent passer le manque d’herbe de la fin de l’été sans se tarir ? Quelle est la bonne association ou la bonne rotation pour limiter les dégâts des limaces et ceux des pucerons ? Comment organiser un groupement d’achats durable autour de mon activité ?
Ainsi, c’est à chaque permaculteur de prévoir dans son plan d’installation une période de mise au point qui pourra prendre une bonne dizaine d’années, surtout quand on considère qu’on s’interdit les monocultures, et que donc il faut être au point non pas sur un seul maillon, mais sur tout le tissu de relations dans le paysage de la ferme.
Quelques conclusions
Après ces trois constats, il est moins difficile de comprendre pourquoi si peu de gens peuvent réellement ‘vivre de la permaculture’. Si l’on pense, comme moi, que la production de nourriture devra opérer bientôt une descente énergétique, les principes permaculturels deviendront incontournables, quels que soient les noms qu’on leur donnera. Il faut donc que la permaculture puisse progresser en maturité, et donc qu’il y ait de vrais paysans-permaculteurs et pas seulement des jardiniers-permaculteurs.
Pour compenser le handicap financier, on comprend pourquoi beaucoup de permaculteurs trouvent des moyens de subventionner leur activité d’une façon ou d’une autre. A travers des cours, des conférences, des livres, ou tout autre métier connexe ou parallèle. Et vu sous cet angle, c’est moins facile de les critiquer.
Pour permettre aux débutants de se former longuement, il faudrait généraliser l’apprentissage. Tout paysan en permaculture devrait prendre sous son aile des compagnons. En contrepartie, les interactions bénéfiques lui serviraient aussi de financement indirect. Sachant que le maître doit pouvoir amener son apprenti jusqu’à ce qu’il puisse mener à bien son projet : y compris dans les aspects administratifs et financiers.
Pour faciliter la mise au point des multiples solutions permaculturelles, il faut absolument une philosophie open-source de la R&D en permaculture, avec publication des retours d’expérience, échange de résultats, voire programmes de recherche collaboratifs. Car même si chaque situation est différente, il y aura toujours de nombreuses similarités, et plus on pourra profiter de l’expérience des uns et des autres, plus on réduira les délais et les déboires de mise au point.
Un témoignage
Quelques extraits issus d’un témoignage récent du permaculteur américain Mark Sheperd (lire l’article complet dans sa version originale) :
D’près des statistiques de l’USDA, il n’y a qu’une dizaine de comtés dans tous les USA où les revenus agricoles couvrent les dépenses. […] Si personne ne gagne réellement d’argent dns ce métier, pourquoi vouloir s’imposer cet objectif si difficile ? L’important, c’est de trouver un moyen de faire vivre la ferme et de payer les factures. 80% des agriculteurs vivent de revenus majoritairement extérieurs. […] De nombreux agriculteurs atypiques, en particulier en agriculture biologique, disent qu’ils arrivent à dégager un revenu correct, mais ils ne donnent pas souvent de détails et ont généralement des situations particulières [héritage, capital de départ]. Trop souvent les exploitations (en particuliers les AMAPs et les exploitations en bio) s’appuient sur l’équivalent moderne de l’esclavage par un recours systématique aux stagiaires. Il y a même des endroits où les stagiaires doivent payer !
Dès le début, notre projet a ramené des sous. Il n’a pas payé toutes les factures. Mon revenu est dérivé des produits de la ferme, des ventes de plants d’arbres et d’arbustes, de conférences et de trvaux de conseils, de revente de produits d’autres paysans. Ma femme est kiné, ce qui est essentiel. Aucune de ces ctivités, prise séparément, ne peut porter seule le poids économique. C’est le système complet qui y parvient. Tout doit fonctionner ensemble ; nous l’avons conçu ainsi. Une compréhension permaculturelle des acteurs économiques et du fonctionnement fiscal est partie intégrante de notre modèle économique.
Vous voulez des chiffres réalistes ? Nous n’avions aucun apport initial, pas d’héritage, pas de travail au début, et nous avons pu acheter tout ce que vous voyez ici et régler les factures. N’importe quel stagiaire ayant suivi un Cours de Conception Permaculturelle (PDC) peut s’installer et en 18 mois acheter du terrain et mettre en place un paradis permaculturel rentable. En revanche, les compétences nécessaires ne font pas partie du programme enseigné dans le PDC.
PUBLIÉ LE : 13 février 2011
MOTS-CLÉS : conférence : installation : paysan : permaculture : profitable : projet :rentable : subventions
Mais il y a aussi un point difficile à éviter, quand on relit la question :
qu’est-ce qu’on veut dire quand on dit “vivre de” ? Combien “veut-on” ? Quel est le revenu minimum qui serait “normal” ? On ne répond pas forcément à la question en disant que c’est le revenu qui couvre les charges. Comme si le poids des charges était une donnée intangible.
Il faut bien se poser la question du niveau de vie, si différent d’un point à l’autre de la terre. Alors que la permaculture, elle, ne varie pas beaucoup d’un bout du monde à l’autre.
Il me semble significatif que justement ce soit l’agriculture qui nous ramène à cette question fondamentale.
Finalement je ne crois pas que la permaculture permette de “vivre de son exploitation” selon les critères du contradicteur de la conférence.
Mais comme vous l’expliquez, elle peut permettre, petit à petit, à de plus en plus de gens de vivre. Point. Mieux.
http://imago.hautetfort.com/archive/2008/12/28/peut-on-vivre-de-la-permaculture.html
Ensemble nécessaire pour monter un lieu, un écosystème capable de donner le premier élément vital : la nourriture physique du corps pour qu’il soit possible de s’épanouir.
La permaculture alimentaire ne pourra se développer que dans un système ou la suffisance économique sera assurée par l’ensemble, parce que la nourriture doit être un bien commun comme l’eau ou nous devons participer collectivement à ses installations et sa distribution saine.
Pourquoi ne devrions-nous pas assurer la production de nourriture de façon commune, ce qui implique une gratuité de l’installation et de la production nourricière pour le paysan, la paysanne
Ils pourront alors choisi les principes de la permaculture pour leur installation
Par contre un outil peut ce vendre et très facilement dans le système actuel qui ne repose que sur une valeur marchande, spécialisé dans la vente de rêve en surfant sur la vague du moment.
Il y a une part d’autocritique, voire d’auto-dérision vis à vis des fondamentaux du mouvement permaculturel, et c’est très bien.
Pour enfoncer encore le clou, je dirais être personnellement toujours marqué par l’omniprésence dans les écrits permaculturels de cette idée qu’un écosystème spontané devrait nécessiter moins d’énergie et donc moins de travail. Et partant de là découle le plus souvent une philosophie du moindre “effort”.
Comment réussir et vivre de son exploitation si l’effort nous rebute? Y a-t-il une honte à finir la journée fourbu et vanné? La sueur et l’effort nous rapprochent-il de l’animal et l’homme serait-il un être tellement supérieur qu’il ait pour seule mission de faire suer l’animal à sa place ou de tout reporter sur la machine et ses combutions fossiles?
Personnellement, j’aime l’effort et je tire une véritable jouissance de cet exercice physique.
Conduire un projet nourricier en permaculture réclame une débauche d’énergie considérable au regard de ce que réclamerait une production équivalente en culture à plat avec tracteur et intrans chimiques.
Cessons de faire croire aux migrants issus de de l’économie financiarisée qu’il vont découvrir un nouveau monde permaculturel fait de paresse et d’indolence, et qu’il leur suffira de tendre le bras pour cueillir le fruit juteux de la forêt nourricière…
Je voudrais rappeler quelques principes de Bill Molisson.
Le problème est la solution : Pourquoi vouloir ne faire qu’une activité, paysan voire maraîcher alors que la permaculture prône les interconnections : “Chaque élément doit avoir plusieurs fonction”, “Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments” ?
Pourquoi vouloir faire un seul métier alors que dans l’hypothèse où c’est une reconversion nous avons acquis des connaissances multiples dans plusieurs domaines d’activités.
Pourquoi espérer que tout va fonctionner du jour au lendemain (je caricature) ? Alors que David Holmgren dit “Utiliser des solutions à petites échelles et avec patience”.
Je me sens en tout point permacultrice qui ne nourrira les populations futures que de plantes qui poussent toutes seules & donnent le meilleur d’elle-même à la Terre& ses habitants. Je n’ai pas trouvé la solution miracle, je sais juste qu’un agri-permaculteur autrichien y est arrivé, que quelque-uns en France sont en bonne voie grâce à diverses stratégies & adaptation (“Utiliser & valoriser la diversité”, “Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure”, “Utiliser le changement & y réagir de manière créative”).
Merci pour ce magnifique article et les commentaires qui suivent qui me donne l’occasion de partager avec vous mon utopie.
“Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait !” Mark Twain
vie de la carotte ou un producteur de lait de son lait.
l’explpoitation. C’est la que se butte la permaculture.
bas prix qui nous viennent la plupart du temps des pays sous développé deux-trois-quatre– voir cinq milles
kilomètre plus au sud/est/ouest. C’est dans un contexte comme celui-la que la permaculture pourra s’établir.
Lorsqu’on les a découvert, ca coutait trop cher à exploiter, mais maintenant que le pétrole a une plus grande
valeur monétaire, on s’en donne à coeur joie pour produire du pétrole.
qu’elle saura se trouver une place dans les sociétées ou à faute de mieux, dans l’économie de demain.
une communeauté fluctuante libre de 15–20 personnes
voir site avec plein de photos
il est vrai que nous sommes installés depuis 40 ans en bio, 25 en perma
mais
quelques pistes:
–la notion de collectivité
–le recyclage des surplus de cette “société de surconsommation“
–nous ne vendons rien, mais nous donnons et recevons énormément, tout en bio
–tout ce sort du jardin et qui n’est pas donné est travaillé:conserves, confitures, sèchoir, congélateurs, ..
–la qualité de vie atteinte en permaculture collective est tellement plus haute que ceux qui y goûtent ne lâchent plus
nous considérons que nous ne travaillons pas, nous faisons ce qui est nécessaire
nous nous attendons à l’abondance et elle nous vient chaque jour
merci de votre bel article
J’ai une certaine expérience de maraîcher bio sur circuits courts, je cherche à installer sur 4ha de friche une production comprenant des techniques de la permaculture.
La permaculture se différencie du bio classique par des conséquences à des “non” :
1– le non travail du sol (bien qu’il faille construire une butte et la défaire au bout de 4 ans, c’est travailler le sol en contradiction avec la référence absolue: le sol d’une forêt);
– le non emploi d’un quelconque traitement ou stimulant bio mais l’emploi massif et concentré de paillages, de brf, pailles, cartons, tontes, anti adventices… (c’est quand même une surconcentration de stimulants et de discriminants) ces apports sont pratiqués + ou — en bio et nous en connaissons les multiples avantages et risques de proliférations de maladies et de bestioles ravageuses au grand désespoir de l’estomac, de l’esprit et de la tirelire d’un jardiner (au moins);
J’ai travaillé selon les modes de la bio et de la biodynamie et pas mal réfléchi à l’évolution agraire depuis .… , je pense que la bio, la biodynamie, la permaculture, la biointensive, la biosynergie représentent des théories classificatrices de techniques. 10 m2 de jardin ou 10ha de champ localisent au minimum un système combinatoire complexe et variant (exposition, sol, etc) lequel a vocation à vivre seul en autonomie au long de son cycle progressif quasi sans fin (celui qui conduit à la forêt millénaire) alors que le jardinier force ce système à vivre différemment pour ne générer que des cycles (de vies végétales) limités à une saison (pour les légumes). Pour la préservation des capacités nourricières du sol le “jardinier sensé” introduit et tente de réguler des déséquilibres au mieux de ses intérêts (moraux, vitaux, etc).
Je m’intéresse aux principes de la permaculture. Je suis une grande néophyte. Je suis étudiante en architecture à Paris, j’aime le jardinage même si je n’y connais pas grand chose. Faute d’avoir un jardin, et ayant un appartement avec une façade complètement vitrée sud-est, avec des bacs que je fabrique moi-même, je me fais mon mini-potager (1m60 sur 40cm). Ça va sûrement faire rire, mais depuis que j’ai goûté à mes tomates que je cueille avant de les manger, j’ai du mal à en acheter même sur le marché. J’aimerais mettre en place plus de diversité, pour le moment j’ai des pieds de tomates, un mimosa et des aromates. J’aime l’idée que les plantes s’entraident entre elles et que les unes éloignent les ravageurs de l’autre. Cette année, j’avais en tête de faire mes semis de tomates, continuer les aromates, ajouter des fraisiers quitte à fabriquer une gouttière si je manque de place (j’en ai fait pousser il y a deux ans), voire même un framboisier (j’en rêve, j’adore ces fruits rouges extras), des soucis, des pâquerettes, des capucines, … Je souhaitais faire pousser du trèfle incarnat pour enrichir mon sol mais on me l’a déconseillé en jardinerie car les plantes à fruits n’ont pas de gros besoins en azote mais en potasse et cela risque de concentrer trop d’azote dans des bacs. Pour le moment je mets de l’engrais organique spécial tomates et fruitiers, utilisable en agro biologique. Je pensais sinon faire pousser un peu de sarrasin pour servir en fourrage occasionnel à mes cochons d’inde. Auriez-vous quelques conseils à me donner ? Autant pour enrichir la terre de mes bacs naturellement qui doit vite s’appauvrir je pense, que pour mes plantes et autres idées :) Je suis très preneuse :) Savez-vous s’il existe une version du livre Gaia’s Garden, A Guide to Home-Scale Permaculture en français ? Ce livre a l’air super intéressant.
Avec un grand merci !
Gaia’s Garden n’est pas à priori ni traduit en français, ni dans le tuyau (voir ce sitepour voir ce qui est prévu et éventuellement essayer d’influencer les choix futurs).
j’ai lu avec intérêt cet article d’une clarté remarquable. Quand j’ai découvert la permaculture il y a quelques années, ça m’a vraiment fait tilt, ça m’a vraiment fait rêver. A l’époque je voulais vivre de ça, sans me payer de mots. Pas faire du fric bien entendu, simplement vivre.
L’INRA va étudier sur deux ans la productivité d’une parcelle test, si j’en crois la date du document, rendez-vous en 2013 pour connaître les conclusions.
en effet il y aurai beaucoup à dire . pour ma part ici on pose la question : Peut on en vivre? cette question on me l’a posée mainte et mainte fois quand j’étais artiste sculpteur (15 ans) et je répondais et bien oui j’en vis! car en effet cela dépend de ce que l’on entend par vivre! si pour vous vivre c’est gagner beaucoup d’argent de vous payer des vaccance tous les six mois de faire le tour du monde de changer de voiture comme de chemise, de poséder tout le confort moderne dernier cri, etc et bien là je vous répond non c’est dificile d’en vivre. maintenant si vous vivez ce que vous aimer et en faitte profiter les autre et ceux dans une vie simple mais équilibrée et saine, alors je dis que oui on peu en vivre que ce soit de la sculpture ou de permaculture. de même si nous posions la question à bon nombre de personnes s’exténuant 8h par, jour dans un travail qui ne leur convient pas, deux autres heures dans des bouchons de circulation, des heures de démarches administratives, des heures de tous ces contraintes que nous impose une société dite civilisé et le tout pour un simple SMIG par moi comme revenu! je ne crois pas quelles vous diront quelles vivent mais survive et encore pas toujours car combien d’entre elle meure à petit feu de maladie de stresse de suicide…je crois enfait que la permaculture est plus une nouvelle façon de penser d’aborder l’idée de changer nos habitudes de vie de fonctionnement et cela implique tout le monde! Le permaculteur producteur à besoin de tous et inversement. la permaculture n’est pas seulement l’affaire de celui qui plante et récolte mais aussi de celui qui consomme de celui qui dirige, de celui qui vend de celui qui achète , oui on peu vivre de la permaculture! Dans permaculture il y a Culture et Permananence. tout d’abord Culture pour nous apprendre à revoire notre culture actuelle moderne qui ne tien pas compte du vivant et du bien être de l’humanité pour favoriser le profit individuel à cour terme, au détriment de la communauté.Une autre culture,oui! pour revenir àune façon de vivre plus modest mais consciente du tout et de tous à long terme ce qui nous amène à l’effet de permanance et non impermanence. à vouloir posséder s’enrichir aveuglément notre culture occidentale s’est mise à épuiser nos ressource naturel et notre potentiel de vie en quelque centaines de ciècles et pire encore ces 70 dernière décénie tout en exploitant et dépossédant des peupleuple leur terre nourricière. l’humanité s’est asphixiée. il y a de par le monde et j’en ai cotoyé, des gens des culture où le principe permaculturel existe depuis touours et nourris, fait vivre éducte toute la tribu tout le peuple, . bien sûre pour nous il ne s’agit pas de revenir à une vie tribale, mais nous pouvons revenir à des vie de bien plus grande valleur que celle uniquement basée sur la valeure économique . bref il y aurai beaucoup à dire. néanmoins oui je pense que la permaculture peux faire vivre beaucoup de persones au même titre que n’importe quel option de mode de vie, il appartient seulement à chacun de savoir ce qu’il désire vivre ‚comment et où.
pour ma part j’ai passé un CCP de permaculture et si j’avais ne serai-ce que les moyens d’accéder à la terre je mettrai tout en oeuvre pour vivre ma vie selon les principes de la permaculture pour mon autonomie alimentaire mais aussi pour le partage de la production du savoir et bien d’autre choses encore…
merci à vous tous qui êtes là, car c’est de l’échange que nous pourrons avancer et voir que nous avons tous raison et tors selon où l’on se situe et de ce que l’on entends par VIVRE. … de tout coeur ,
Lionel.
La réponse de l’interlocuteur est très pertinante, et souffre peu de contradiction. Il est urgent de se mobiliser pour ce types d’expériences, c’est une vrai forme de résistance à Mamon car il n’est pas bcp d’autres alternatives pour échapper au système ploutocratique actuel sans y laisser son âme.
merci d’avance de l’aide que vous pourrez nous apporter…
Les remarques des uns et des autres sont toutes très intéressantes, et je suis heureux d’observer des personnes qui comprennent le défi gigantesque de notre temps qui est tout simplement de subvenir tous à nos besoins alimentaires sans énergie fossile. C’est en réalité de cet façon que l’on vivait il n’y a pas si longtemps à peu près 200 ans dans des fermes polyvalentes qui sont des modèles de permaculture, un écosystème à part entière où tout le monde y trouve son compte, les honnêtes gens, les animaux, les insectes et les plantes sauf les êtres imbus de leurs personnes qui ne veulent pas goûter à cette misérable vie. Oui je suis d’accord avec cet article, il faut que des systèmes de transmission de ce savoir-faire(compagnonnage, apprentissage sur le tas) se mettent en place pour que des jeunes naïfs comme moi puissent assurer cette transition.
Bon courage à tous !
enfant de l’assistance publique, j’ai été mis dans une famille d’accueil à 18 mois. c’était en 1957, dans une petite ferme du haut Morvan dans la Nièvre, dans la commune de Saint Léger de Fougeret.
Chez un couple de personnes de plus de 40 ans sans enfants naturels, qui élevaient des cochons des chèvres et des gamins de l’assistance publique de paris.
c’était des gens peu instruits mais doux et aimants avec nous. agriculteurs –éleveurs depuis toujours.
C’était une vie plutôt “rustique”. j’ai connu la faim et le froid, le piochages des légumes qui nous cassait le dos. les corvées de bois mort, de fagots et de ramassage d’herbe pour les lapins et d’orties (qu’il fallait ensuite broyer au broyeur à manivelle pour les dindes) sur les accotements au retour de l’école.
Ces gens étaient pauvres et n’avaient d’autre destinée que de le rester.
ils vivaient pratiquement en autonomie. seuls les vêtements et quelques objets usuels étaient achetés. Chez nous tout était bio et 100% naturel, pour cause!
Pas d’eau courante. ma première douche à 16 ans lors de l’installation de douches publiques dans le village voisin.
Je ne regrette pas cette époque, c’était comme ça et je n’ai pas souffert de brimade ou de violence comme c’était le cas pour d’autres enfants de l’assistance publique.
mes “parents” sont morts à 56 ans pour l’un et 66 ans pour l’autre.
Si c’est cette vie là que vous souhaitez pour vos enfants, c’est votre droit.
Je n’ai pas fait d’études et j’ai arrêté l’école à 14 ans et je suis entré en apprentissage et dans le monde du travail, à cette époque c’était banal mais je me suis juré que jamais je ferais vivre une telle vie à mes enfants.
Je suis toujours très proche de la nature et c’est pourquoi je m’intéresse entre autre méthode de jardinage et de production potagère, à la permaculture.
Mais certains propos dans cette pratique et les commentaires et articles que je lis, me font froid dans le dos et je crois que je vais arrêter là mon travail de recherche dans ce domaine.
bien à vous.
Marcelino
En lisant cet article et les commentaires, je pense qu’il faut insister sur le caractère économique de la permaculture, qui est un système de production comme un autre, (peut être plus durable), qui n’est pas adapté au contexte économique et politique actuel (exploitations subventionnées, monocultures, marché mondial et spéculation des matières agricoles… etc…): ce n’est donc pas un système qui est soutenable pour des néophytes (aussi rêveurs soient-ils) n’ayant pas une solides expérience paysanne, un accès au foncier pérenne, un réseau de distribution et de commercialisation établi… Tout le monde ne peut pas faire de la permaculture, revient à dire qu’être paysan, c’est un métier, ça s’apprend. Et c’est une activité économique, avant d’être une utopie, ou un rêve d’urbains en manque de ‘nature” (euh, c’est quoi la nature dans ce cas précis??). Concrètement, ce système agricole ne peut être viable et durable que dans des conditions économiques acceptables (ne pas retourner au lavoir pour laver le linge même si c’est très exotique) et apporter une réelle amélioration de la qualité de vie du paysan concerné… (moins de travail, qualité de la production, rendements importants (intensification écologique). Comme le souligne Nicollas, qui nous dit que la permaculture touche en France davantage des urbains en reconversion, il ne faudrait pas confondre paysans de métier (qui en vivent) et amateurs de pratiques écologiques durables (retour des urbains à un monde rural idéalisé) qui pratiquent l’agriculture comme un joli hobby…
Nous nous sommes mis à la permaculture au printemps après 33 ans de jardin potager traditionnel et familial qui nous éreintait et produisait de moins en moins malgré compost , etc tout cela sans intrant. Les résultats de cette année sont spextaculaires en ce qui concerne les tomates, les cucurbitacées , etc mais les limaces et autres insectes ravageurs nous posent de vrais dégâts. Bien sur nous n’avons pas encore la mare qui permettrait d’héberger des prédateurs et 7 mois de fonctionnement en permaculture ce n’est qu’un début. J’aimerais beaucoup échanger de façon pratique parce qu’en ce qui concerne le paysage permaculturel des buttes en arrondi qui nous délivrent surprises et beauté à chaque déambulation , nous ne voulons plus nous passer e ce nouveau monde qui efface enfin les rangs interminables à désherber ou biner et si difficiles pour ledos
J’ai lu qu’un paillage avec simplement du compost limite les dégâts. Je n’ai pas encore eu le temps d’essayer.
Avec mon épouse, nous avons décidé de nous lancer dans un projet qui comprendrait une activité de production maraichère s ‘inspirant des principes des la permaculture auquel nous nous intéressons depuis quelques temps déjà.
Notre décision fait suite à une impossibilité pour moi de poursuivre mon emploi (perte de motivation, sens?, jamais de temps en semaine…etc). Une vie “hors sol” en quelque sorte même si nous sommes de plus en plus autonomes depuis plusieurs années (nous faisons notre pain tous les 3 jours, nous pratiquons l’instruction en famille depuis des années, nous nous passons quasiment de la grande distribution, pas de télé à la maison.…etc).
Nous avons 4 enfants de 3 à 8 ans.
Voilà pour vous situer notre contexte perso.
Je souhaitais réagir à une certaine forme d’agressivité — même bienveillante — que je crois lire dans certains commentaires précisément sur le mouvement des néo-ruraux, catégorie dans laquelle je me range parfaitement s’il fallait se mettre dans une catégorie.
Je trouve cette attitude regrettable car renvoyant à des jugements sur des critères extérieurs et sans connaitre les personnes dont on parle.
C’est dommage aussi car aujourd’hui nous avons plus besoin de nous entraider et se nous fédérer que de nous diviser (fils d’exploitant, néo-ruraux…).
Le mouvement qui est en train de se lancer nécessiterait plutôt de la bienveillance et de la convivialité plutôt qu’un jugement facile et très stéréotypé.
Quel mal y –t-il à avoir vécu son enfance en ayant fait des études puis d’avoir obtenu un travail correctement rémunéré à une époque ou tous ces sujets étaient beaucoup moins présents ?
Les prise de conscience se font au fur et à mesure de notre évolution personnelle et de celle de la société à laquelle nous appartenons.
En ce qui nous concerne, nous souhaitons d’abord faire jouer des solidarité familiales / amis pour nous lancer et diversifier rapidement des activités (camping à la ferme…).
Alors, oui nous avons tout à apprendre (et alors ? c’est grave ?)
Oui nous avons aussi une détermination farouche à apprendre,
Non, nous ne nous faisons pas d’idée sur le fait que cela va être dur et prendre des années et que pendant ce temps, il va falloir tenir et progresser.
Bref, on peut être volontairement naïf (qualité pour moi) et en même temps un minimum lucide.
Ne commençons pas à nous catégoriser les uns les autres svp.
Merci
David
ps: je viens de lire “l’homme sans argent de mark boyle” je vous le conseille vivement!!